Sixième série

 

Sixième série

 

À un disciple devenu membre de l'Ashram à l'âge de vingt et un ans. Il a d'abord travaillé comme assistant d'un secrétaire de l'Ashram, puis a supervisé la gestion de plusieurs maisons d'hôtes. Il est ensuite devenu écrivain, conférencier et, jusqu'à sa mon en mars 1993, l'éditeur de trois périodiques.

 

(Le disciple a écrit à Mère pour lui dire qu'on fait circuler des propos malveillants à son sujet.)

 

Mon cher enfant,

Ces derniers mois tu as progressé rapidement sur le plan spirituel, et j'aimerais que tu prennes toutes ces attaques comme une expression extérieure des épreuves habituelles que nous font subir les forces adverses afin de fortifier et d'intensifier la sâdhanâ. Elles t'apprennent à avoir une foi et une confiance absolues en la Grâce divine, car lorsque celles-ci seront complètes et parfaites, toute souffrance et toute inquiétude t'auront quitté.

Je peux lire dans ton cœur et voir dans ton mental : l'attitude des gens, les ragots et les insinuations ne peuvent en rien influer sur mes décisions. Le Seigneur est mon seul Guide, la Vérité mon seul but.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

25 décembre 1961

 

(Le disciple informe la Mère qu'il est l'objet d'accusations diverses ; on lui reproche même de faire mauvais usage de l'argent.)

 

La stupidité de ces accusations est tellement évidente que personne n'a osé me les répéter. Je les ai lues ici, dans ta lettre, pour la première fois.  

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Ce qui a trait en particulier à l'argent est tellement contraire à ta nature qu'il est difficile d'imaginer comment les gens peuvent avoir inventé cela. Mais de toute évidence la perversité humaine est sans limites.

Eh bien, la seule chose à faire est d'oublier complètement tout cela et de garder vivante en toi la foi que le Divin ne peut manquer de distinguer la Vérité du mensonge.

Avec mon amour et mes bénédictions je te donne l'assurance que je suis consciente de la sincérité de ton service.

Début 1962

 

Mon cher enfant,

J'ai lu ta gentille lettre. C'est bien. C'est justement l'expérience que je voulais pour toi, et elle est venue comme je l'attendais. Garde-la bien, laisse-la croître et s'affermir, et qu'elle demeure pour toujours avec toi.

Quant aux récents événements, ne crains rien. L'Amour Divin est l'essence de la Vérité, et la confusion humaine ne peut l'affecter.

Les nuages vont et viennent mais le Soleil de la Vérité brille éternellement.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

7 juin 1962

 

(Le disciple a décrit une expérience récente, parlant de lui-même à la troisième personne :)

Il a perdu une autre de ses illusions. Il s'est rendu compte que les personnes pour lesquelles il s'était tant dépensé, à qui il avait même rendu service, s'étaient souvent dressées contre lui. Le cœur serré, il a vu comment ceux qu'il avait soutenus dans l'adversité, aidés dans le besoin, l'avaient tranquillement laissé tomber à la première occasion. Il se sentait complètement perdu et ne savait plus que faire. Il n'y avait plus rien de solide à quoi s'accrocher. Soudain, ces mots se formèrent dans son esprit, impérieux :

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"Personne n'existe pour personne. Seul le Divin existera pour toi si tu existes pour le Divin. "

Ce fut comme un éclair illuminant le chemin qui s'ouvrait devant lui. Et la force de suivre ce chemin lui fut donnée.

Ne sont-ce pas les mots de notre Mère ?

 

Ces mots sont le message exact que je t'ai envoyé hier soir, après avoir senti que tu avais reçu ma carte, pour expliquer ce qui était écrit. Ne fais confiance qu'au Divin seul. Le Divin ne t'abandonnera jamais.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

31 juillet 1962

 

(Le disciple avait interrompu un certain travail — le déménagement de deux personnes dans de nouveaux locaux — sans en informer la Mère. Plus tard, lorsqu'elle s'en enquit, il lui expliqua ce qui avait motivé sa décision, et pria Mère de lui pardonner de ne pas l'avoir consultée.)

 

Mon cher enfant,

Quand on aime, on n'a pas besoin de pardonner. On comprend parfaitement. C'est en pensant au travail que je t'ai écrit, et aussi parce qu'il existe un moyen de faciliter les choses. Et je suis prête à t'aider pour cela.

D'abord, je dois te mettre en garde : ne crois jamais ce que les gens disent quand ils te rapportent les paroles d'autrui, —c'est toujours faux ; le plus souvent, les mots ne sont pas exacts du tout, et même s'il arrive qu'ils le soient, l'esprit est toujours déformé.

Deuxièmement, en ce qui concerne les gens que l'on fait déménager : si tu en parles à la personne concernée avant qu'une décision finale ait été prise, et si tu me fais part des objections qu'il ou elle peut avoir soulevées, cela permettra de résoudre facilement bien des problèmes et d'éviter tout ressentiment.  

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Avec ma tendresse et mes bénédictions.

11 décembre 1962  

Douce Mère,

(...) Si j'ai parlé de ces rumeurs à mon sujet, c'était pour que tu sois au courant. Par Ta grâce, je ne suis plus déprimé par ce genre d'attaques. Chaque fois que j'entends dire quelque chose, je me souviens de Ton amour et je poursuis mon chemin avec une calme détermination.

Je sens que, quelles que soient les circonstances extérieures, c'est finalement Ta Force qui déterminera tout. Je vois déjà le début d'une nouvelle courbe ascendante, et je renouvelle ma consécration à Ton service.

 

Oui, tu dois garder ta confiance, et la tranquillité que cette confiance te donne. H nous faut endurer — après l'épreuve vient la Victoire.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

6 janvier 1963

 

Quand les sâdhaks comprendront que je sais mieux qu'eux ce qui est bon pour eux, la plupart de leurs difficultés disparaîtront.

Bénédictions.

30 mars 1963  

Douce Mère,

J'ai été intrigué par la lecture du témoignage d'un ou deux saints, selon lequel certains Siddha-Pouroushas (êtres réalisés), après leur mort, choisissent d'errer sur cette terre sous forme de tigres et autres créatures telles que des serpents.

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En est-il vraiment ainsi ? Et dans quel but revêtir ces formes sub-humaines ?

 

C'est tout à fait possible — mais comme je n'ai aucune expérience personnelle de ce genre de choses, je ne peux rien en dire. .

17 mai 1963  

Douce Mère,

Je ne vais pas bien depuis quelques jours. Ce matin, j'avais fortement tendance à faire beaucoup de fautes de lecture et de frappe.

 

Cela arrive quand, dans sa conscience, on permet à l'"instrument" de prendre plus d'importance que le travail. Cela ne durera pas.

Avec mes bénédictions.

24 mai 1963 

Douce Mère,

Il y a quelques mois, j'ai fait part à Mère de certains problèmes concernant la publication des livres à l'Ashram, et Mère m'a écrit que les petits livres (comme Les Bases du Yoga ou Lumières sur le Yoga,) pourraient être publiés dans des éditions à bon marché par d'autres éditeurs, à l'extérieur. Je me suis donc mis en rapport avec le Pathmandir de Calcutta qui a fait le nécessaire pour publier Les Bases du Yoga. Trois mille exemplaires seront imprimés. Le papier a déjà été acheté. Les épreuves de la moitié du livre ont été tirées. L,e contrat avec l'imprimerie est en voie d'exécution.

Or il semble qu'on ait l'intention d'abandonner tout ce projet. Mais il est trop tard en ce qui concerne Les Bases du Yoga, le travail est déjà très avancé. Que Mère veuille bien considérer la question.  

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Je suis désolée, mais tout cela est un malentendu, parce que Sri Aurobindo ne veut pas que Ses livres soient publiés dans des éditions à bon marché. Ses livres ne sont pas destinés au grand public. Ils ne peuvent, et ne doivent être lus que par une élite.

Il l'a toujours dit, je l'ai toujours dit, et je ne changerai pas d'avis maintenant. Je suis prête à payer les dépenses encourues plutôt que de laisser paraître une édition à bon marché.

Mai 1963 

Douce Mère,

La nuit dernière, j'ai fait un rêve très désagréable. Mère venait sur le balcon pour le Darshan. De grandes foules se rassemblaient. Quand Elle est apparue, des gens mal intentionnés ont surgi comme de lieux cachés et ont commencé à bondir sur place pour semer le désordre. Il y avait même un groupe en formation militaire et en uniforme qui était placé juste au-dessous de la Mère et la tenaient en joue. Mais le Darshan s'est déroulé comme prévu et Mère a donné le Darshan sans tenir compte le moins du monde de ce qui se passait.

Le rêve avait quelque chose de sinistre et cette impression persiste.

 

Il est évident qu'il y a dans le monde une opposition à la Transformation Divine, mais ces forces ne peuvent pas nuire à ceux qui ont une foi sincère.

Maintenant que tu m'as raconté ce rêve, n'y pense plus et son effet disparaîtra.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

28juillet 1963  

Douce Mère,

Depuis peu je fais souvent un rêve étrange. Des choses qui ressemblent à du fil sortent sans fin de ma bouche.  

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A mesure que je les tire, j'en trouve d'autres prêtes à sortir. Je n'éprouve de soulagement que quand les dernières sont sorties et rejetées. Cela indique-t-il que la force travaille à évacuer quelque chose de mon corps ? Ou est-ce l'indication d'un effort spécial que je dois faire dans une certaine direction ?

 

Cela ressemble à une action de la Force et la seule chose nécessaire est que tu lui donnes ton accord et ta collaboration.

Bénédictions.

15 septembre 1963

 

(Le disciple rapporte plusieurs incidents malencontreux. Il termine sa lettre ainsi :)

Douce Mère, pardonne-moi de prendre la liberté de T'écrire tout cela. Mon cœur pleure au-dedans tandis que j'écris. Assure-nous d'un mot que les choses vont changer. Libère et fais agir Tes Forces salvatrices ; empêche-nous de descendre plus profondément encore dans la confusion et le désordre.

 

C'est la miséricorde et la grâce que l'on doit demander, et non le pouvoir ou la justice, car si Kâlî se manifestait, qui et qu'est-ce qui resterait debout !...

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

8 octobre 1963  

Douce Mère,

Malgré mes efforts soutenus pour avoir de bons

sentiments à l'égard d'autrui, et pour être une force d'harmonie dans la création de Mère, certains incidents me démolissent complètement. Par exemple, X. a récemment dit de moi : "Vous ne le connaissez pas ; Mère seule et moi le connaissons vraiment. Vous ne savez pas tout ce qui se passe en dessous, dans ses services, comment il torture les gens, vous ne savez pas", etc.  

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Ma question est simple. Dans de telles circonstances, quelle devrait être mon attitude ? Ces derniers temps j'ai pris un certain nombre de mesures pour atténuer les tensions et créer l'harmonie entre X. et moi. Dois-je y renoncer et couper toute relation avec lui? Ou dois-je persévérer dans cette voie, tout en sachant ce qu'il dit de moi?

 

Mon cher enfant,

Je suis vraiment désolée de toute la confusion qui règne ici. Cela me donne l'impression d'un chaos.

Je sais très bien que tu fais des efforts pour essayer de créer l'harmonie. Mon aide est avec toi — tu le sais. Je sais très bien aussi où les choses s'embrouillent et se déforment. Mais il n'y à qu'une façon de vaincre : c'est de persévérer obstinément dans la bonne attitude, quoi qu'il arrive, sans tenir compte des contradictions et des oppositions.

Pleinement conscients de la Vérité, nous faisons ce qui doit être fait ; nous faisons la chose juste de la façon juste, sans nous soucier de l'effet que cela aura sur les autres, de leurs réactions et des conséquences. Les yeux fixés sur la Vérité, nous poursuivrons notre route, et nous finirons par vaincre.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

16 octobre 1963  

Douce Mère,

Je suis de nouveau dans le pétrin et je ne peux pas en sortir. C'est le chaos au-dedans, de la tête aux pieds. Il y a une sécheresse et une agitation accablantes. Le mental se refuse à travailler. Je me désole de la perte de temps qui en résulte. Je T'en prie, fais quelque chose.

 

C'est une attaque générale partout.

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Essaie de rester aussi tranquille et calme que possible et ... laisse passer !

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

31 octobre 1963  

Douce Mère,

La nuit dernière, en rêve, j'ai rejeté par la bouche des monceaux d'une substance en forme de ruban. J'avais un sentiment de soulagement (et de répugnance). C'est arrivé bien des fois ces derniers temps. Cela a-t-il un sens quelconque ?

 

Ce pourrait être le symbole d'anciens attachements. Il est bon que cela s'en aille.

Bénédictions.

29 janvier 1964

 

Mère a dit un jour que l'avidité dans les cellules est la cause des tumeurs. Quel est, précisément, le type de déformation psychologique responsable des tumeurs du cerveau ?

 

La soif de célébrité.

Février 1964 

Douce Mère,

Je me sens épuisé. Le fait d'avoir à rencontrer tant de gens me vide de toute mon énergie. Je n'ai pu fermer l'œil de la nuit. Ceux qui travaillent dans mon bureau donnent aussi des signes d'épuisement. Je T'en prie, soutiens-nous.

 

La force est là pour vous aider. Ne pensez pas à vous-mêmes, mais seulement au Divin.

Bénédictions.

2 mars 1964

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Douce Mère,

Quand on parle de crise ou d'attaque cardiaque, y a-t-il vraiment un coup ou une attaque menée de l'extérieur par les forces hostiles, ou est-ce une défaillance ou un mauvais fonctionnement de l'organisme ?

 

Chaque cas est différent. C'est souvent un coup venu de l'extérieur, plus souvent une défaillance du corps physique. Parfois, c'est les deux, et alors le coup est fatal.

Juin 1964  

Douce Mère,

Quelle pourrait être l'explication des phénomènes suivants ?

1) Un enfant est joliment habillé et envoyé en promenade. Quelqu'un le regarde et dit : "Comme il est beau !" Le soir même, l'enfant a de la fièvre. Mais si, lorsque l'enfant rentre à la maison, on fait passer une pincée de sel trois fois devant lui, alors tout va bien.

2) On fait la cuisine. Juste au moment où l'on va ajouter quelques herbes parfumées, quelqu'un passe; il en résulte qu'aucun parfum n'émane de la préparation. Ou on prépare des plats ; on assaisonne la pâte, etc. Alors quelqu'un vient et y jette un coup d'œil; résultat: tout devient insipide.

Dans de tels cas, s'agit-il de quelques esprits malfaisants qui agissent par l'intermédiaire d'un être humain, ou est-ce la personne elle-même qui serait à l'origine de ce méfait ?

 

Ce peut être n'importe quoi et, en fait, dans différents cas, les causes sont très différentes, depuis une simple formation mentale mauvaise jusqu'à l'action d'une force, d'une entité ou d'un être hostile, en passant par tous les degrés de la mauvaise volonté humaine.

Septembre 1964

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Douce Mère,

On m'a posé une question : dans le système tantrique, la conscience inférieure s'élève jusqu'à s'unir à la Conscience supérieure ; elle traverse les six centres ou nœuds qui sont brisés au cours de cette ascension. Les nœuds sont-ils également brisés dans notre yoga ? Ou bien sont-ils relâchés et transformés ? Dans ce cas, quel est le processus ?

 

On dirait que c'est seulement une question de vocabulaire. Que signifie exactement "brisé" ? Brisé en mille morceaux ? C'est peu probable. Il se peut qu'ils (les centres) éclatent et s'ouvrent pour laisser passer la force ascendante — c'est plus probable.

Mais pour chacun l'expérience est différente, et essayer d'établir une règle valable pour toutes les expériences est une absurdité mentale puérile.

L'Esprit est libre et sera toujours libre de choisir ses moyens d'action.

3 octobre 1964  

Douce Mère,

Au mois d'août, Z. est venu me voir et il m'a demandé s'il était permis aux disciples de Mère et de Sri Aurobindo de rendre un culte, dans leurs Centres, à d'autres dieux et déesses. Ceux qui écrivent et prêchent que l'on peut faire le Yoga supramental et atteindre le but en passant par les divinités auxquelles les gens sont habitués, ont, m'a-t-il dit, jeté une grande confusion dans les esprits. Ils interprètent les anciens Pourânas, le Râmâyana de Toulsî, etc., avec l'intention de propager l'idéal de Mère et Sri Aurobindo. Selon eux, aussi bien Shrî Krishna que Rama et Sîtâ — toutes les divinités en fait — peuvent donner la vérité du Supramental.

Ci-joint la lettre de Z. qui me demande de prendre conseil auprès de toi.  

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Ceux qui croient encore dans les dieux peuvent certainement continuer de les adorer s'ils en ont envie — mais il faut qu'ils sachent que cette croyance et ce culte n'ont rien à voir avec l'enseignement de Sri Aurobindo, et absolument aucun rapport avec la Réalisation supramentale.

Octobre 1964

 

(Le disciple a parlé à Mère d'un disciple qui a proposé de prêter de l'argent à l'Ashram à un taux d'intérêt élevé.)

 

Je suis tout à fait contre cette habitude d'emprunter de l'argent, même à des taux d'intérêt raisonnables — ce taux-là est tout à fait exhorbitant et illégal. Il n'en est absolument pas question.

Ceux qui ont foi dans le yoga de Sri Aurobindo doivent comprendre que l'argent ne sert pas à produire de l'argent, mais à aider la terre à se préparer pour la venue de la nouvelle création.

Avec mes bénédictions.

23 décembre 1964

 

(Le disciple, en collaboration avec d'autres, a soumis à Mère un projet de publication des œuvres de Sri Aurobindo. L'intention était d'augmenter la vente des livres en les offrant au public à un prix réduit. Dans un premier temps, l'on pourrait publier six livres de poche de 80 pages environ, que l'on vendrait au prix d'une roupie chacun. Sur la lettre de couverture du projet, Mère a écrit :)

 

C'est un bon projet, mais pas pour l'oeuvre de Sri Aurobindo sur la terre.

Bénédictions.

 

(À la fin du projet, Mère a ajouté :)  

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Ce projet est très bien conçu mentalement, mais je dois vous rappeler que Sri Aurobindo nous a prévenus que ses livres n'étaient pas destinés au grand public, et qu'on ne peut les traiter comme on traite ce genre d'ouvrage.

Il est donc plus sage de renoncer à ce projet.

Bénédictions.

21 juin 1965  

Mère proche de mon cœur,

Ces jours derniers mon passé a commencé à venir devant mes yeux d'une manière éclatante. Je vois combien j'ai eu tort, combien j'ai été injuste et combien j'ai fait de mal aux autres. Ma gratitude envers la Mère augmente mille et mille fois quand je vois combien elle m'a soutenu malgré tous mes défauts.

Que mon identité se dissolve et que je devienne une goutte dans Ton Océan.

 

Tout ce qui est dur où obscur ne peut que se dissoudre dans l'Amour Éternel....

Mi-1965

 

(Le disciple demande si deux membres de la même famille, qui ne s'entendent pas bien, doivent continuer à habiter ensemble.)

 

Les difficultés psychologiques peuvent devenir une excellente occasion de pratiquer l'équanimité.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

Mi-1965 

Douce Mère,

Je viens d'entendre dire que la Grâce se déverse par tous les membres du Gourou (par ses yeux et ses mains, par exemple), mais que c'est de ses pieds qu'émanent la plus grande énergie, la plus grande compassion.  

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Est-ce vrai? C'est pourquoi, dit-on, la tradition indienne enjoint de se prosterner aux pieds du Gourou. Est-ce vrai ?

 

Voici la réponse de Sri Aurobindo à ta question :

"(...) là où elle pose ses pieds, coulent les flots miraculeux d'un ânanda qui ravit."

"C'est elle seule que la Nature appelle en silence pour que de ses pieds, elle guérisse la douleur lancinante de la vie."¹

Bénédictions.

1967

 

Questions posées de la part d'autres disciples

 

X. reçoit des suggestions l'incitant à quitter l'Ashram "pour changer d'air", à cause de sa mauvaise santé. Il demande s'il doit rejeter ces suggestions ou si Mère lui conseille de s'en aller, "pour changer d'air".

 

Je ne crois pas à un tel changement. C'est un problème qui tient à sa nature et à son caractère, et où qu'il aille, ils le suivront nécessairement. Seule une transformation de son caractère obtenue par la sâdhanâ peut le guérir.

Tu peux lui montrer cette lettre, avec mes bénédictions.

1er juin 1962 

Douce Mère,

X. n'est pas heureux dans la chambre malsaine qu'il occupe à présent; elle est sombre et mal aérée.

 

¹Ces deux citations de Sri Aurobindo sont imprimées sur une carte que Mère a envoyée au disciple. La première est tirée de La Mère, la seconde de Savitri (Livre III, chant 2).

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Si Mère l'approuve, j'aimerais lui donner une chambre à la Maison d'hôtes tenue par Y. Ils sont très bons amis et, ensemble, ils pourraient plus commodément s'occuper de la Maison d'hôtes.

 

Puisque tu crois que ça marcherait bien, tu peux essayer. Toutefois, ceux qui ont l'habitude de se plaindre gardent en général cette habitude et ne sont jamais satisfaits... Tant que l'on accuse les circonstances et les autres d'être la cause des désagréments, c'est qu'on est encore plongé dans le mensonge. Le sage se sait responsable de ce qui lui arrive, et il essaie de rectifier sa nature.

Bénédictions.

9 juin 1962

 

Y. souhaite emmener sa fille Z. (du Dortoir) chez elle pendant les vacances scolaires en novembre. Elle prie Mère de lui donner la permission. L'enfant ne participe pas au programme culturel du l" décembre.

 

Oui, à condition que Z. elle-même le souhaite.

Octobre 1962

 

Les enfants dont les noms suivent demandent la permission d'aller chez eux pendant les vacances le mois prochain. (Le disciple donne quatre noms.)

 

Pendant les vacances scolaires je n'encourage jamais les enfants à s'en aller car en général cela a de mauvais effets. Mais quand les enfants eux-mêmes le demandent, je le leur permets, à condition qu'ils soient de retour avant la rentrée des classes.

Bénédictions.

Octobre 1962

 

X., enseignante, est ici en visite. Il y a quelques années, elle avait décidé de se tourner vers la vie spirituelle, et elle s'y est efforcée de son mieux.  

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Mais elle trouve que la tendance sexuelle en elle est encore trop forte, et elle ne sait comment procéder. Elle prie Mère de lui dire, si elle lui conseille de se marier ou de persévérer dans la sâdhanâ quelles que soient les difficultés. Je joins sa photo.

 

Qu'elle se marie maintenant et suive la vie spirituelle plus! tard ; elle n'est pas encore prête. ™

Quand on reçoit vraiment l'appel, aucune hésitation n'est possible.

Bénédictions.

Octobre 1963

 

Y., un disciple bengali, est en contact avec nous depuis de nombreuses années, récemment, il est entré en contact avec des sâdhous. Maintenant, un doute le tourmente : il veut savoir si à cause de cela, le contact avec Mère est rompu. Il veut savoir s'il est ou peut être ouvert à Mère.

 

S'il veut rester en contact, il doit être très circonspect. En général, le mélange des influences n'est pas favorable.

Bénédictions.

Octobre l962 

Douce Mère,

X. est de nouveau dans tous ses états. Il dit qu'il veut mourir, qu'il ne voit aucune possibilité de progresser, dans sa situation actuelle. Intérieurement il n'est pas heureux et il a l'impression d'avoir commis une erreur en venant à l'Ashram. Bref, il broie du noir et dit qu'il pourrait bien devenir toqué. Seule Mère peut faire quelque chose pour ranimer son courage.  

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Je l'ai toujours connu comme cela — et c'est pourquoi j'ai toujours refusé de le laisser venir, parce qu'il veut toujours être là où il n'est pas.

Mais maintenant qu'il est ici, la seule possibilité pour qu'il progresse et qu'il guérisse c'est qu'il s'incruste ; et avec toute la volonté dont il est capable et en dépit de toutes les suggestions de départ. Bien sûr, je l'aiderai s'il me laisse faire, mais il faut qu'il sache que c'est pour lui la seule voie de salut.

Bénédictions.

14 janvier 1963  

Douce Mère,

Je suis incapable de répondre à la question d'un visiteur. C'est un jeune enseignant de Cuddalore qui vient ici depuis trois ou quatre ans. Il dit que chaque fois qu'il médite pendant environ une demi-heure, il se sent affamé, fendant la méditation il obtient la paix, il est heureux et tout ça. Mais pourquoi cette faim ? Il a essayé de prendre un repas complet avant la méditation, et pourtant il a quand même faim. Pourquoi, Mère?

 

C'est parce qu'il augmente la réceptivité du corps à la Force par la tranquillité de la méditation. Cette capacité de recevoir et d'absorber peut se traduire — pas nécessairement, cependant — par la capacité de manger, mais cela ne veut pas dire qu'il est nécessaire de se nourrir juste à ce moment-là.

26 janvier 1963

 

(Profondément remué par son bref séjour à l'Ashram, un visiteur a dû partir parce qu'il voyageait avec deux autres compagnons. Le disciple rapporte l'histoire de ce visiteur à la Mère et conclut en disant : "Toute cette histoire m'a attristé." Il joint également les photos des personnes en question.)

 

J'ai vu leurs photos. Aucun d'entre eux n'était encore prêt.Mais la Force va travailler et quelque chose pourrait en sortir plus tard.  

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Ne sois pas triste — les choses arrivent parce qu'elles doivent arriver et tout mène en fin de compte à la victoire du Suprême.

Avec mes bénédictions.

Janvier 1963

 

Il y a deux ans, sur la recommandation pressante de Z., Y. a été admise avec ses trois enfants. Depuis l'année dernière on lui a confié la charge d'un dortoir¹ qu'elle administre d'une manière éclairée. Ses deux filles vont à une école locale ; son fils va à notre école. Z. et elle espèrent qu'ils seront bientôt sur la liste des résidents permanents de l'Ashram.

 

Qu'est-ce qui est permanent sur terre ? X. est ici depuis 1921 (42 ans) et il n'a jamais demandé à être permanent.

Septembre 1963

 

Les médecins ont déclaré qu'un des yeux de Z. est complètement endommagé par un décollement de la rétine; l'autre œil sera sans doute atteint par la cataracte. Son état général n 'est pas bon du tout. Il prie Mère de l'aider et lui demande quel traitement elle voudrait qu'il suive.

 

Qu'il choisisse son médecin, car c'est la confiance qu'il aura dans le médecin qui est la chose la plus importante.

Bénédictions.

Octobre 1963 

Douce Mère,

Depuis des années, Y. a constamment des ennuis de santé. En général, c'est un sentiment de brûlure dans les mains et les pieds,

 

¹Dortoir des enfants qui fréquentent l'école de l'Ashram.

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et autres troubles nerveux. Quant à la "vraie cause", deux suggestions ont été faites :

(1) Ce serait un cas de magie noire. Il y a beaucoup de gens qui lui veulent du mal.

(2) L'oracle d'un temple a dit que tous ses ennuis sont dus au fait qu'un esprit, habitant un très vieil arbre près de la maison, est mécontent.

Seule Mère connaît la vérité. Y. 'prie Mère de bien vouloir, par sa grâce, intervenir et le protéger.

 

Il faut d'abord épuiser toutes les explications physiques ; il se peut, par exemple, qu'il y ait un endroit insalubre aux alentours de la maison.

Et même s'il s'agit de l'une de ces deux causes occultes, pourquoi se laisser dominer par elles ? On peut facilement s'en débarrasser par un appel sincère à l'aide et à la protection et en écartant toute peur.

Avec mes bénédictions.

9 novembre 1963

 

X. dit qu'il veut suivre notre chemin, et qu'il a pratiqué la sâdhanâ : la méditation, etc., mais sa femme fait obstacle à sa sâdhanâ en soutenant qu'il ne peut la priver de rapports sexuels. Il demande à être guidé : doit-il rompre avec elle dans l'intérêt de sa sâdhanâ ? ou bien y a-t-il une autre issue ?

 

Il n'y a aucun conseil à donner, sinon d'être sincère et de suivre le guide intérieur. .

Rien ne légitime les rapports sexuels (du point de vue de la sâdhanâ), s'ils n'ont pas pour but d'avoir des enfants.

Décembre 1963

 

(Le disciple a demandé s'il devait annuler les préparatifs pour un dîner dans une maison d'hôtes de l'Ashram parce que le responsable est surchargé de travail.)  

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Si l'on veut faire ce travail convenablement, il faut être fort et plastique et savoir utiliser l'énergie inépuisable qui vous soutient tous.

Je n'ai rien d'autre à ajouter. Mais j'attends de chacun qu'il fasse un effort pour être à la hauteur de la tâche. Si nous n'en sommes même pas capables, comment pouvons-nous espérer être prêts pour la descente de la Lumière de Vérité lorsqu'elle viendra se manifester sur terre !

Bénédictions.

15 janvier 1964

 

Y. ne cesse de me parler de sa dépression et de son dégoût de la vie. Hier soir, il était particulièrement abattu et il m'a dit qu'il souhaitait mourir. Chaque soir il s'endort avec l'espoir qu'au matin il sera mort. A une certaine époque, il voulait seulement changer de travail. Maintenant il sent que s'il veut s'en sortir, il doit quitter l'Ashram.

 

Z. lui a proposé un travail quelque part, mais il a refusé. C'est la nature qui doit changer, et non l'entourage ou les occupations.

C'est une sorte d'attitude de son vital — l'attitude dépressive — dans laquelle en quelque sorte il se complaît. A moins qu'il ne laisse la Lumière et la Force descendre en lui pour le débarrasser de tout cela, je ne vois pas ce qu'on peut faire.

Bénédictions.

Janvier 1964

 

Y. prie Mère de lui donner chaque jour une fleur de sa chambre, qu'on lui enverra à l'hôpital. Il veut savoir si Mère a dit quelque chose en recevant sa lettre. Il était déprimé quand je l'ai vu à 1lh30 ce matin.  

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Tu peux lui dire que la seule manière de se sortir d'une difficulté, c'est d'avoir la foi, une foi vraie, sincère, inébranlable — et une foi sans exigences. Tout le reste n'est que marchandage.

Bénédictions.

Janvier 1964 

Douce Mère,

Il y a quelque temps Y. m'a fait savoir qu'il se sentait très mal et qu'il voulait que j'aille le voir. J'y suis allé. Il dit qu'il est bien faible ; les docteurs de l'hôpital le bourrent de médicaments toute la journée et cela ne peut pas continuer ainsi : il se sent trop épuisé.

Chacune de ces visites à l'hôpital me confirme quel enfer est la vie à l'extérieur. Avec une force croissante, je commence à prendre conscience des conditions paradisiaques que la Mère a créées pour nous ici, à l'Ashram. On devrait emmener obligatoirement les ronchons de service en visite à l'hôpital une fois par semaine !

 

C'est tout à fait vrai ; mais le niveau de ronchonnement dans le cas de Y. dépassait vraiment la limite et c'est en réalité cela qui l'a mené là où il en est.

Il a encore besoin d'apprendre à rester tranquille et à accepter les choses comme elles viennent.

Je joins une lettre pour lui que tu peux lui remettre en personne avec quelques paroles d'encouragement.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

9 février 1964 

Douce Mère,

Z. travaille dans notre bureau depuis quinze jours. Elle a fait du très bon travail, et je suis fier de son efficacité et de son dévouement. Elle part bientôt pour Madras. De tout mon cœur, je prie Mère de faire en sorte que sa vie prenne un nouveau départ. Jusqu'à présent,  

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malgré tous ses dons remarquables, dans sa carrière elle n'a connu que des revers à chaque pas. Je t'en prie, Mère, fais que cela cesse.

 

Les difficultés sont toujours des bénédictions si nous savons comment les affronter.

Bénédictions.

Mars 1964

 

X., membre du Cercle de Kampala, s'est plainte que le responsable l'a insultée lors de la cérémonie du 29 février. Elle prie Mère de la consoler.

 

Qu'elle pense au Divin plutôt qu'à elle-même.

Mars 1964

 

Nous avons loué plusieurs chambres dans la maison de Y., qui lui-même paye un loyer à Z. pour les meubles. Il paraît que Z. a augmenté ce loyer. En conséquence, Y. dit qu'il faut soit augmenter le loyer des chambres, soit le dispenser de payer davantage pour les meubles dont le loyer se chiffre à 10 roupies par mois environ.

 

Que de mesquineries ! Avec de la bonne volonté et un peu de désintéressement, tout cela devrait s'arranger facilement.

Avril 1964

 

X. me demande de faire part à Mère de l'évolution  de sa maladie : (1) Le médecin de l'hôpital n'est pas ' satisfait du processus de la guérison. Après trois mois de traitement, les choses demeurent incertaines et les docteurs ne sont pas sûrs de la direction à prendre. Il demande à Mère de le conseiller et défaire en sorte qu'il soit envoyé ailleurs, par exemple à l'hôpital de Vellore. (2) Ces trois derniers mois, on lui a administré sans arrêt des médicaments très puissants. Il en résulte qu'il se sent très faible.

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Son ami Y. lui aurait suggéré de prendre à la place une préparation ayourvédique à base d'arsenic. Mais est-il possible de mélanger ainsi un traitement ayourvédique et un traitement allopathique ? X. n'est pas en mesure de répondre et souhaite qu'on en réfère à Mère.

 

Je connais trop bien la véritable raison de toutes ces complications et de cette souffrance pour lui donner le moindre conseil, parce que c'est seulement un changement intérieur et radical qui peut mettre fin à cette épreuve. Il a eu en lui et il a toujours une concentration consciente et régulière de force qui aurait dû le guérir depuis, longtemps. Mais son pessimisme et son insatisfaction intérieurs entravent l'action de cette force.

Qu'il ait une foi véritable et tout ira bien.

Bénédictions.

Mai 1964

 

X., maître de conférences en histoire, cherche à devenir membre de l'Ashram. Il est solidement bâti, juste le genre de personne dont Y. a besoin.

 

Nous n'avons pas besoin de conférenciers ! mais tu peux le présenter à Y. et voir ce qu'il dit.

Juillet 1964  

Douce Mère,

Un père de famille, lecteur de notre revue en Kannada, a posé les deux questions suivantes, auxquelles je suis incapable de répondre. Mère voudrait-elle m'aider ?

(1) Que faut-il faire pour atténuer (sinon éliminer) le désir de nourriture ?

(2) Que faut-il faire pour atténuer (sinon éliminer) le désir sexuel ?  

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Une seule réponse aux deux questions : s'occuper de choses plus intéressantes ; sinon, il existe des centaines de moyens, des plus matériels aux plus spirituels.

Bénédictions.

Août 1964

 

Y., originaire de N'Dola, en Rhodésie [actuel Zimbabwe] et membre du Cercle, a des ennuis avec la police parce qu'il s'est servi d'un intermédiaire pour faire passer des devises en fraude. Cet homme s'est fait prendre et la police est intervenue. Il Te prie de l'aider.

 

Qu'a-t-il fait pour l'Œuvre divine pour demander de l'aide ?

Septembre 1964

 

Les parents de X. (du Dortoir des petits) demandent si Mère accepte que leur fille aille à Bombay pour les vacances scolaires. L'enfant aimerait y aller.

 

En général, les enfants qui partent en vacances reviennent tout à fait déformés. Mais si la petite veut vraiment y aller,

qu'elle y aille. 

Octobre 1964 

Y. (qui a des ennuis pour avoir voulu sortir des devises de Rhodésie en contrebande), risque la prison. Il Te prie de l'aider. 

 

Je n'ai rien à faire avec ce genre de choses. 

Décembre 1964 

J'ai joint la lettre de Y. concernant sa femme. Il espère pouvoir lui apporter un témoignage de Ta Grâce.  

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Qu'elle purifie son être extérieur, et abolisse son ego par une complète et parfaite consécration au Divin Suprême et l'obstacle sera écarté.

S'il est permis aux forces adverses d'agir, c'est seulement pour nous obliger à devenir suffisamment purs et réceptifs en vue de la descente et de l'union.

Avec ma tendresse et mes bénédictions.

30 décembre 1964

 

Z. est un homme pauvre qui vient à l'Ashram presque chaque semaine, médite près du Samâdhi et offre régulièrement de l'argent. Il sent la Présence de la Mère, et se sent guidé par Elle. Mais chaque fois qu'il a une bonne expérience spirituelle, un malheur le frappe, dans sa famille ou dans son travail. Hier, par exemple, il est tombé sur une citation qui disait que si l'on plonge tout au fond de son cœur, on y trouve la Mère. Il a aussitôt senti la présence de Mère, assise au fond de son cœur. Mais peu après, son plus jeune fils a failli être écrasé par un autobus, et deux heures plus tard, son fils aîné est tombé d'un mur. Il est déconcerté parce que ce genre d'accident se produit régulièrement. Il Te prie de lui accorder Tes bénédictions.

 

Tout ce qui arrive est l'effet de la Grâce, et c'est ce qui peut arriver de mieux spirituellement. Tendresses et bénédictions.

Mars 1965

 

X., le petit-fils (âgé de deux ans} de Y., l'ami de ma famille, était tout à fait normal jusqu'à l'âge de trois mois, jusqu'à ce qu'il contracte la rougeole, fendant une dizaine de jours, on lui a donné des médicaments très puissants. Depuis, il ne s'est jamais rétabli; il a commencé à avoir des convulsions, et maintenant il est comme en état de choc.  

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Il ne peut pas se tenir debout ni marcher tout seul, il ne peut pas parler ni reconnaître facilement les gens.

La photo A a été prise avant la maladie, la photo B ce mois-ci. La famille prie pour recevoir la Grâce et les, y bénédictions de Mère.

 

Les médicaments modernes ne conviennent pas aux enfants.

Bénédictions,

 

(Sur une feuille de papier accompagnant la photo de l'enfant, Mère a écrit :)

 

Si on donne une chance à la Nature, elle pourra peut-être réparer les dégâts.

Juin 1965

 

X., la dame américaine, est devenue un grand problème pour le Guest House. Elle s'emporte contre les servantes, se tient mal à table, et dérange tout le monde. Aujourd'hui, elle s'est mise à taper à la machine à trois heures du matin. Les deux responsables, Y. et Z., en ont assez.

Il est vrai, cependant, que Y. avait fait à cette dame toutes sortes de promesses, concernant des "arrangements spéciaux", comme il le fait toujours au début. Que faire ?

 

Elle m'a écrit et je comprends, d'après sa lettre, qu'elle a besoin d'une pièce pour elle-même, d'une seconde pièce pour ses bagages et, en plus, de place dans le frigidaire pour quelques provisions car elle est très pointilleuse quant à sa nourriture. Si des promesses ont été faites, il faut les tenir. Il faut faire preuve de compréhension, et se montrer conciliant. Toute autre attitude, à l'Ashram, est scandaleuse et indigne de Sri Aurobindo.

Bénédictions.

30 juin 1965

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Douce Mère,

X. est bouleversée. La semaine dernière, son vieux problème de sortie involontaire du corps est revenu. Pendant un somme de dix minutes dans l'après-midi elle est sortie de son corps, mais elle n'a pas pu s'y réintroduire. Elle a appelé la Mère. Elle a senti une force l'envelopper solidement, des fourmillements des pieds à la tête et elle a pu rentrer dans son corps. Ensuite elle a ressenti une grande fatigue. Cette nuit-là son sommeil était agité, son corps douloureux et son visage était pâle comme la mort.

Le lendemain, pendant sa sieste, elle est de nouveau sortie de son corps et elle planait au-dessus de lui, mais elle ne pouvait pas y rentrer. Elle a appelé Mère, mais n'a pas reçu de réponse. Elle a appelé de nouveau plusieurs fois et rien ne s'est produit. Elle ne pouvait rentrer dans son corps ni par la tête, ni par les pieds : le corps ne présentait aucune ouverture. Elle a cru qu'elle était morte et ne pourrait jamais rentrer dans son corps. Elle s'est affolée, mais elle est arrivée à se ressaisir et elle a tourné en rond au-dessus de son corps. Elle s'est envolée plus haut et a aperçu la photo en couleur des pieds de la Mère suspendue au mur près du plafond. Elle s'en est approchée et a prié ces pieds avec ferveur. Alors elle a enfin pu rentrer dans son corps par la tête, au prix d'une grande souffrance et de grandes douleurs. Tout son corps était mortellement froid, glacé, et il lui a fallu un certain temps pour retrouver son état normal.

 

C'est par le centre du cœur (le plexus solaire) qu'on doit rentrer dans le corps — on dit que c'est impossible par les deux autres (pieds et tête). La rentrée par la tête tient du miracle et ce n'est pas étonnant qu'elle ait été douloureuse.

Mais le pire de tout c'est d'avoir peur. Même quand tout est normal, la peur attire les difficultés.

La seule vraie solution est une foi inébranlable dans la Grâce du Divin.   

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Avec cette foi, sincère et complète, on est toujours en sécurité.

Bénédictions.

15 septembre 1965

 

X. (une occultiste de Simla) m'écrit que sa fille aînée Y. (neuf ans) est anormalement distraite, et toujours rêveuse. Elle croit que cela peut être au au fait que l'être psychique de l'enfant ne s'est pas encore tout à fait incarné. Elle demande si c'est le cas, et si Mère a un conseil à lui donner. J'ai joint la photo de l'enfant.

 

L'enfant a l'air très heureuse. Ils doivent la laisser être comme elle est et ne pas la contrarier. Quand le temps sera venu pour elle d'être comme les êtres humains ordinaires, elle le sera. Toute interférence serait une faute spirituelle grave.

Novembre 1965

 

(Le disciple a écrit à Mère à propos d'un garçon qui souffre souvent de légers mouvements saccadés de la tête.)

 

Ce garçon est hypersensible, et il présente de bonnes dispositions. Mais il a besoin qu'on s'occupe de lui avec beaucoup de patience, et surtout avec une tranquillité et un calme parfaits. La moindre marque d'impatience, de dureté ou d'irritation le bouleversera complètement, tout mouvement un peu brusque peut provoquer une attaque. J'insiste là-dessus parce que si les parents veulent sincèrement qu'il guérisse, ils doivent le traiter avec une grande douceur.

Bénédictions.

Novembre 1965

 

Z. prie pour obtenir une Grâce spéciale. Il est désespéré.  

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Chaque jour il y a une nouvelle crise dans ses affaires, et il est incapable de faire face à la situation.

 

Si son mental reste calme et son cœur paisible, il pourra faire face à la situation.

Bénédictions.

Décembre 1965

 

Des astrologues ont dit à X. que les trois prochaines années seront très mauvaises pour lui. Son supérieur immédiat au bureau songe à quitter l'entreprise : sa situation ne sera donc plus aussi sûre qu'elle l'est à présent. En outre, son sous-locataire est parti et il lui est difficile de payer le loyer de l'appartement qu'il a reçu par un don de la Grâce.

Il prie Mère de lui donner Ses bénédictions.

 

Il doit affronter les difficultés avec foi et confiance, et tout s'arrangera.

Bénédictions.

Mars 1966 

Douce Mère,

Quelqu'un aurait fait de la magie noire contre X. On a trouvé un citron sur un pilier. Tout le monde tombe malade dans la maison et l'atmosphère y est très perturbée.

 

Qu'ils brûlent de l'encens sur ce pilier, en invoquant le nom de Sri Aurobindo.

19 mars 1966

 

Depuis quelque temps, X. avait constamment mal aux dents. Un jour, récemment, son mari lui a dit: "Pourquoi n'essaierais-tu pas de faire ce que Mère a écrit dans le Bulletin ? Sors de ton corps et concentre-toi sur l'endroit qui te fait souffrir.   

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C'est ce qu'elle a fait et la douleur a disparu. Mais la suite est intéressante. Elle n'a plus eu mal de la journée, mais pendant son sommeil elle a recommencé à souffrir terriblement de sa dent.

Pourquoi la douleur n'est-elle venue que dans le sommeil?

 

Parce que sa conscience est allée ailleurs et qu'elle n'était plus concentrée sur son corps.

Mars 1966  

Douce Mère,

Mère a vu hier le garçon de la famille de Y. Y. prie Mère de lui dire quel traitement médical il doit faire suivre à son fils. Il va de soi qu'il fera ce que Mère lui dira.

 

Si les parents pouvaient cesser d'être inquiets, et quelque peu nerveux, dans leurs rapports avec ce garçon, cela l'aiderait beaucoup à se rétablir.

Bénédictions.

Juillet 1966

 

La fille de Z. vient de l'informer qu'elle va épouser un homme de Bombay dont il ne sait rien. Sans qu'il le sache, la fille et sa mère ont envoyé à cet homme 18000 roupies pour qu'il trouve un appartement à Bombay. X. prie Mère d'aider à éviter ce qu'il prévoit : une tragédie.

 

Chacun doit être libre de décider de sa vie.

Avril 1967

 

(Le disciple écrit à Mère de la part d'un disciple qui craint que son associé n'ait engage un magicien pour lui nuire.)  

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Pour qui a confiance en le Divin, la peur n'existe pas.

Bénédictions.

Janvier 1968

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